In bocca al lupo

    

Cette voie remonte en plein milieu de l’énorme bouclier de dalles qui forme la face nord de la Pointe centrale de l’Epéna (3307 m). Elle démarre au point le plus bas, défendu par un misérable petit glacier où les crampons sont souvent nécessaires… La dénivelée nette est de 800 m, mais le développement est beaucoup plus important du fait de la convexité de la muraille : on peut l’estimer entre 1100 et 1200 m.

Exception faite d’une petite bande de quartzite tout en bas, le rocher est formé de marbres liasiques presque jusqu’en haut (même configuration qu’au Grand Marchet ou à l’Aig. de la Vanoise).

La voie a été faite en juillet-août 1997, en deux épisodes (pour le 1er : Pierre Chapoutot et Etienne Rol ; pour le second : Pierre Chapoutot, Matthieu Lacolle et Olivier Mansiot – seules des contraintes extérieures ont empêché Etienne de participer à la finition, ce qui est parfaitement injuste !). Ont été laissés en place : 26 relais (pitons et spits/ou goujons) et 80 points d’assurage de tous types.Le plus souvent, les spits ou goujons placés étaient de 8 mm. Certains d’entre eux ont été abîmés entre R 10 et R 15 par un éboulement. Il est donc prudent de prévoir des moyens d’assurage supplémentaires : ne pas hésiter à prendre un tamponnoir avec quelques spits de 8 mm. On peut utiliser coinceurs et friends au début et à la fin, beaucoup moins aisément dans la zone médiane, très compacte. Noter néanmoins que les deux voies ouvertes ultérieurement par Patrick Gabarrou frôlent l’itinéraire ou le recoupent en différents endroits : on doit donc pouvoir broder d’une voie à l’autre…
Difficulté : TD. Voie engagée, très longue, avec risque de chutes de pierres dans le bas. La descente pose un problème. Encordement à 50 m. Sur cette (médiocre) photo, c’est la voie 11. La 12 est une voie Gabarrou. Il y en a une autre qui démarre un peu plus à gauche et joue à cache-cache avec les précédentes.
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Approche par la vallée de Champagny-le-Haut. Terminus au Laisonnay (1575 m). On peut aller coucher au refuge de la Glière (2000 m, 1 h 20, refuge communal gardé), situé légèrement trop haut, ou partir directement du parking. Dans les deux cas, il faut franchir le Doron sur la passerelle de la Motte, un peu en aval du refuge. Puis un sentier qui revient vers l’ouest en direction de la Roche de Tougne et permet de dépasser la zone des arcosses. Dès qu’on est sorti de celle-ci, revenir vers l’E dans de belles pelouses puis des pentes morainiques en direction de la face. Petit glacier teigneux (et crevassé) à la fin. 3 h depuis le parking.
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Descente : on peut utiliser les rappels installés par Gabarrou, mais ce sera au risque de ramasser des pierres dans la partie inférieure. Cette ligne de rappels diminue l’engagement de la face, ce que je trouve regrettable. Sinon, il faut aller chercher une descente un peu compliquée sur le versant de Pralognan. Pour cela :
-parcourir l’arête O, très facilement, pendant 15 minutes, jusqu’à dominer un couloir oblique dans le versant S. Ancrage de rappel 1 m 50 sous l’arête. Atteindre le couloir par un grand rappel, puis le descendre avec 3 autres rappels (ancrages rive droite, puis rive gauche, puis rive droite). Terrain déplaisant. On arrive dans une vaste zone de caillasses mouvantes. Sans descendre, traverser vers l’E sur 60/70 m pour rejoindre la crête d’un vague éperon très large. Descendre cet éperon en zigzagant, sans difficulté, jusqu’à échouer sur une tête surplombante : il y a une plaquette un peu en dessous, sur la droite (la doubler !). Faire un rappel en fil d’araignée jusqu’à une terrasse, puis un second jusqu’au glacier de la Grande Casse (2900m).

Pour rentrer, 3 solutions :
– remonter ce glacier jusqu’au col de la Gde Casse (3090 m) et redescendre sur Champagny (bon voyage !)
– descendre direct sur Pralognan en espérant arriver aux Fontanettes avant la fermeture du bistrot ; puis se démmerder pour aller de Pralo à Champagny ;
– ou encore coucher au refuge Félix Faure et décider le lendemain si c’est par le col ou par le bistrot.

Me dire s’il y a des choses qui manquent…

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