Pierre Noël
Avec une légère avance sur le calendrier, je vous propose en cadeau un texte de ma fille Claire [Mon_pere.pdf]. Il vient de paraître dans le dernier numéro de la revue annuelle du Groupe de Haute Montagne, Cimes, qui vient de sortir et dont je suis le rédac’chef (trompettes, svp !). Il avait été décidé qu’une bonne partie de ce numéro serait rédigé par des femmes (le GHM donnant la parole aux femmes : qui l’eût cru autrefois ?), et je voulais qu’y figurent des sujets très divers, loin des discours stéréotypés sur « l’alpinisme au féminin ». Claire se trouvait au Japon à cette époque. Nous bavardions tous les jours par le truchement d’Internet, et j’ai eu l’idée, comme ça, de lui demander si ça lui plairait de faire un texte pour Cimes. Elle a dit oui, et peu après j’ai reçu ce texte que j’ai beaucoup aimé. C’est elle qui a choisi le titre, qui est bien sûr gentiment ironique. Sur la revue les photos sont en niveaux de gris, mais là, pour l’occasion, je les ai remises en couleurs.
Le texte de Claire se termine sur une allusion au Mont Fuji (au Japon on dit Fuji San). Nous n’avons pas eu l’occasion d’y aller ensemble, mais ça ne m’aurait vraiment pas déplu. J’ai eu l’occasion de le voir il y a deux ans depuis un hublot d’avion. C’était début mars, la montagne avait donc ses fringues de fin d’hiver…
La baie qu’on aperçoit en avant du Fuji est la baie de Suruga, bordée à droite par la presqu’île d’Izu – c’est à l’ouest de Tokyo. Cette photo n’est pas fabuleuse, mais je suis content de l’avoir faite. Si vous voulez voir des images plus réussies, il y en a des pas mal sur ce site. Ce survol inaugurait un voyage de retour absolument fabuleux, car nous avons traversé la totalité de la Sibérie et de la Russie d’Europe en plein midi, par grand beau temps. J’ai passé douze heures le nez collé au hublot, pendant que le reste de l’avion dormait avec ardeur. Malheureusement j’étais presque à sec de pellicule et je n’ai pu faire que quelques rares photos. Un argument de plus en faveur du numérique ! Je vous ai mis quelques images sur album (Sibérie).
Ce qui est fascinant avec ces grandes sihouettes de volcans enneigés, c’est qu’elles ont une force de suggestion vraiment particulière. La vision du Fuji m’avait fait penser à celle de l’Osorno près de Puerto Montt, au Chili:
L’Osorno (au premier plan) ne fait « que » 2652 m, mais quelle grâce ! En arrière se montre le Tronador (3491 m), qui est le géant de l’Araucanie. Ce jour-là était un jour de chance, car quelques heures auparavant j’avais également pu photographier ceci:
C’est tout simplement l’Aconcagua, point culminant du continent américain (6959 m), dont on voit la célèbre face sud. Au loin se dresse le Mercedario (6770 m), quatrième sommet des Andes. Comme le Fuji, ce sont d’anciens volcans assoupis (existe-t-il des volcans éteints ?). Ce sommeil est leur seul point faible, puisqu’il nous prive d’un spectacle comme celui que donne ici le Klyuchevskaïa, au Kamtchatka :
Pas mal, pas mal… En regardant ces images, j’ai une bouffée de nostalgie en me disant que je n’ai guère de chances de pouvoir escalader toutes ces belles choses – ce n’est pourtant pas l’envie qui manque ! Reste la solution de tous les hivers, le feuilletage des topos…
…à moins de disposer de l’équivalent de la madeleine de Proust, en l’occurence le Fuji Yama en personne sur votre table !
Et si vous voulez la recette, voici l‘adresse. Bon appétit !
Ah ! Je ne m’attendais pas à atterrir chez Aude à la fin de cet article ! hihi
Merci du clin d’oeil.
Comme Clea, je ne m’attendais pas à atterrir chez moi à la fin de ce billet !
Et comme vous, j’ai beaucoup aimé l’article de Clea.
Je vous devais bien ça… Avez-vous vu que, sur un autre commentaire, on manifeste en faveur d’une Meije en chocolat ? On compte sur vous !